samedi 31 mai 2008

Article "L'Equipe"


LA JOURNÉE s’est terminée comme elle avait commencé. Par le bide d’une Williams. La plus jeune avait déçu en premier, incapable de tenir en respectla Slovène Katarina Srebotnik, 24e mondiale (6-4, 6-4). En fin de programme, l’aînée a poussé l’esprit de famille jusqu’au bout de la nuit. Venus n’allait pas laisser sa frangine seule dans cette galère ; alors, elle a perdu, elle aussi, contre l’Italienne Flavia Pennetta, 30e mondiale (7-5, 6-3). L’instinct maternel apporta les premières réponses à ce fiasco. Appuyée contre un mur sur le chemin de la salle de presse, Oracene Williams ne faisait pas de chichis. Oui, elle aurait pu pronostiquer la débâcle de Serena. « Depuis quinze jours, Serena a le blues et je ne sais pourquoi, car elle ne m’a rien dit. Mais je connais ma fille, je vois qu’elle n’est pas dans son assiette. »Menée 5-4, l’Américaine, dernière lauréate de Roland-Garros encore encourse (son titre remonte à 2002), sauva trois balles de premier set, mais, à la quatrième, elle commit une erreur grossière. « Je n’étais ni fébrile ni nerveuse, assura-t-elle, mais elle – “Kata” Srebotnik – ramenait beaucoup de balles. J’ai perdu ma concentration et elle a fait des coups incroyables. »

« On reviendra plus fortes »

C’est sûr, SerenaWilliams avait la tête ailleurs. Plusieurs smashes faciles échoués dans les mailles du filet, des coups droits volant comme des soucoupes,c’était clair. Au deuxième set, elle obtint pourtant une balle de 5-3. Mais elle perdit les trois jeux suivants et, malgré deux balles de match bravement sauvées, elle prit la porte. Vlan !La 5e joueuse mondiale n’avait, en sept participations ici, chuté qu’une seule fois au troisième tour (en 1999). Malgré une légère douleur au dos survenue à Rome qui limita son nombre de matches sur terre battue, Serena avait plutôt de belles cartes en main. C’est ce qu’on croyait. Avec trois titres cette année (Bengalore, Miami, Charleston), « une des meilleures préparations» qu’elle ait eue depuis son titre ici en 2002 et une forme physique estimée« à 100 % », elle figurait parmi les plus sûres favorites. C’est ce qu’on pensait. Mais Srebotnik, trois fois battue par Serena, avait retenu la leçonde leur dernière confrontation à Charleston (défaite cette année 4-6, 6-4,6-3). « J’ai beaucoup appris lors de ce match très serré », confia cette grande joueuse de double (no 3 mondiale), reine du contre-pied et si préciseà la volée. Cette voisine de Federer à Dubaï avait déjà battu cinq top 10, dont Mauresmo, alors mieux classée que Serena Williams (no 4 à l’automne 2005). « Mais Serena, c’est ma meilleure victoire en Grand Chelem.C’est la deuxième fois que j’atteins les huitièmes ici (après 2002),mais j’avais battu Émilie Loit et non une top 10. »Avant-hier soir, l’Italienne Flavia Pennetta possédait déjà des références fort bien établies. Victorieuse à Viña delMar et Acapulco, la demoiselle sait s’y prendre sur terre battue. Hier, elle ne se démonta pas quand Venus mena 3-1 d’entrée. Elle ne paniqua pas non plus quand elle se fit débreaker alors qu’elle servait ensuite à 5-4. Et Venus, toute 7e mondiale qu’elle est, ne put jamais la faire déjouer : « Mon principal problème, c’était elle (Pennetta).Elle a très bien joué et moi, j’ai pris un coup sur la tête en perdant le premier set. Oui, la défaite de Serena ne m’a pas fait plaisir, mais elle ne m’a pas affectée plus que ça. Ce n’était pas une journée pour la famille, mais on reviendra plus fortes. » – D. B.

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