samedi 30 janvier 2010

Open Australie: Serena en N°1












Serena Williams Bat Justine Henin 6-4 3-6 6-2


JustifierSerena Williams (n°1) a remporté le douzième titre du Grand Chelem de sa carrière, après sa victoire face à Justine Henin (6-4, 3-6, 6-2). Dans une finale décousue et tendue, la n°1 mondiale a su s'appuyer sur ses deux armes majeures : le mental et le service.
« Billie, je t'égale », plaisante Serena Williams à l'adresse de Billie Jean King dans les tribunes. Avec ce douzième titre du Grand Chelem, remporté de haute lutte (6-4, 3-6, 6-2 en 2h07') contre Justine Henin, l'Américaine vient d'égaler un de ses modèles et de recevoir son trophée des mains d'une légende, Margaret Court. «Billie Jean est vraiment une grande source d'inspiration pour moi. Elle a été ma capitaine de Fed Cup et elle était super cool. C'est donc un sentiment très spécial de l'égaler, avoue l'Américaine, arrivée en body et en fuseau noirs avec des bottes en conférence de presse. Au fond de mon coeur, j'ai toujours voulu le faire, mais je n'y arrivais pas jusque-là. » Elle vient aussi de prouver qu'elle écoute bien les leçons de ses aînées. «J'essaie de perfectionner mes points forts et de cacher mes faiblesses», a souvent expliqué Billie Jean King et cette phrase résume bien la philosophie de Serena Williams. S'appuyer sur ses points forts et croire en soi définissent la numéro 1 mondiale. «J'avais peut-être les qualités pour gagner aujourd'hui, mais il m'a peut-être manqué d'y croire un petit peu plus, constate sans amertume Justine Henin qui veut aussi laisser le temps au temps. L'envie et la motivation étaient là, mais le petit manque de confiance m'a peut-être un peu freinée pour gagner. »
Dans la moiteur de la Rod Laver Arena, la numéro 1 mondiale n'a pas mieux joué que Justine Henin, mais elle a mieux utilisé ses points forts. Sa force mentale, son inébranlable confiance en soi et son service ont formé les trois piliers de la gloire. La nervosité a émaillé tout le match où Justine Henin et Serena Williams ont joué par « rafales » comme le souligne Carlos Rodriguez. Même pour deux championnes, une finale de Grand Chelem demeure un moment spécial où son histoire touche la grande histoire. « L'enjeu a fait que Justine n'a pas pu sortir son jeu de façon plus régulière. Il y a eu des rafales, on y croyait, puis on n'y croyait plus. Serena a connu aussi un petit passage à vide, mais on voyait sa détermination, constate Carlos Rodriguez, l'entraîneur de Justine Henin. Je pense que Justine n'y croit pas trop. On le voit au début du match. Emotionnellement, c'était un peu trop lourd
Le service et le mental
Dans le premier set, la Belge n'a pas su ou pu passer au-delà de sa légitime tension et sa réussite sur les balles de break (1/7 au premier set et 5/16 au total) met en lumière son stress. « Il faut pouvoir saisir les opportunités et aujourd'hui, j'ai joué avec le bras un peu moins libre que depuis le début du tournoi», ne cache pas la Wallonne. Dans la deuxième manche, l'ancienne numéro 1 mondiale a envoyé sa première rafale, bien aidée par un gros passage à vide de l'Américaine. A 6-4, 3-2 (30-40), la tenante du titre perd le fil de la rencontre, encaisse cinq jeux d'affilée et commence la troisième manche en enregistrant son 15e point perdu consécutif. Mais Serena Williams peut s'appuyer sur son arme majeure. A 0-1 (15-40) dans le troisième set, elle sert deux aces et deux services gagnants. « C'est la réaction des grandes », résume bien Justine Henin. L'Américaine vient de revenir dans le match. Malgré un enchaînement de break-débreak, l'Américaine remet de l'ordre dans ses pensées. Le service, toujours le service comme meilleur allié 64% de premièrs et 12 aces). «Je ne pense pas que j'ai servi de manière exceptionnelle, commente la lauréate. Mais je pense que j'ai très bien servi quand c'était nécesssaire. J'ai frappé quelques bombes aux bons moments.»
Quand la tête bourdonne, les points forts deviennent des béquilles. «Dans ce genre de situation, il faut jouer grand et je pense qu'elle n'est pas prête à le faire. Il faut prendre un peu de temps. Aujourd'hui, le service était complètement en panne, déplore Carlos Rodriguez. Le pourcentage n'est pas mauvais, mais la qualité de la balle n'y est pas. » Face à Serena Williams, la moindre faiblesse se transforme en gouffre. « Je sentais que j'étais sur la réserve en permanence, ce n'était pas évident», avoue Justine Henin qui a aussi payé son manque de match de très haut niveau. L'Américaine ne joue pas bien de manière générale, mais elle joue parfaitement les moments importants pour conclure sur un jeu de service parfait avec deux aces. Pour s'offrir sa balle de match, elle sert son service le plus rapide de la rencontre à 198 km/h. Billie Jean King a dû apprécier. Serena Williams a bien caché ses 37 fautes directes (32 pour Justine Henin), l'histoire ne retient que son cinquième trophée à Melbourne.

Les Stats du Match

Serena Williams – Justine Henin

Durée du match: 2h07 mn
% de premier Service :
64 % - 50 %
Aces:
12 - 4
Doubles fautes:
3 – 6
Fautes Directes:
37 - 32
% de points gagnés sur 1er service:
37 sur 63 = 59 % - 23 sur 38 = 61 %
% de points gagnés sur 2eme service:
17 sur 36 = 47 % - 17 sur 38 = 45 %
% points gagnés sur retour de service:
36 sur 82 = 44 % - 45 sur 102 = 44 %
% Balles de break converties:
6 sur 11 = 55 % - 5 sur 16 = 31 %
Total des points gagnés:
90 - 85

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